JBL
Avec Alain, nous nous sommes répartis les rôles pour un vrai duo. D’abord, vous n’imaginez pas complètement le plaisir que nous éprouvons tous les deux de nous retrouver sur les bancs de Saint-Paul 50 ans après en être sorti physiquement, mais jamais dans nos pensées. On y a vu certes des changements et de la modernisation, mais on s’y retrouve, on s’y revoit comme si c’était hier.
Merci donc de nous accueillir et de nous permettre de partager nos expériences et ce que nous devons à l’Ecole.
A tour de rôle, nous évoquerons successivement la suite de nos études, nos parcours professionnels, nos activités de retraités actifs et enfin ce que nous devons à Saint-Paul. Et, c’est donc Alain qui conclura.
JBL :
Je quitte donc Saint Paul en 1962, il y a 50 ans, pour “ Ginette “ et les Jésuites. Ambiance et environnement adaptés aux deux ou trois ans de Prépa à venir. Mais, gros coup sur la tête avec une place de 39ème sur 40 au premier contrôle de Maths lorsqu’on n’a jamais connu que les podiums…et pourtant, le ressort n’est pas cassé puisque je finirai l’année en 4ème place sur les 80 élèves des deux Maths Sup. Saint-Paul m’avait appris à réagir. Un peu déstabilisé par la maladie et le décès de mon père, il me faudra deux ans pour intégrer l’X en 1965 et y retrouver Alain.
Ginette, c’est une sélection exceptionnelle qui ne se résume pas aux notes scolaires, mais valorise les activités culturelles ou sportives et met en valeur les personnalités. C’est une étape qui marque, qui crée des liens solides et constitue un second jalon essentiel de préparation à la vie d’adulte au sens le plus large.
L’X de la Montagne Sainte-Geneviève, c’est l’aboutissement du rêve de mes parents, mais aussi de certains de mes professeurs de Saint-Paul. Je rentre, promotion 1965, en dépit d’une note “éliminatoire“ en anglais, qui ne préfigure pas de ma future carrière très internationale…
Contrairement à ce que je constate aujourd’hui, l’entrée à l’X est pour beaucoup - et pour moi – un aboutissement. Les années de Prépa ont été rudes, il est temps de sortir des contraintes des concours. Du foot que je pratiquais à Saint-Paul, puis à Ginette, je passe au rugby, mieux placé dans les compétitions ces années là, tout en faisant des piges en natation. Je suis le Secrétaire Général de l’organisation du Point Gamma, participe volontiers aux chahuts et peut ainsi sortir beaucoup mieux classé qu’à l’entrée. Peu importe, avant même l’année militaire, j’ai mon contrat d’embauche au Pétroles d’Aquitaine en poche. Belle époque….
AB :
En 1961, j’entre au Prytanée Militaire de la Flèche. Pour mes parents et moi il s’agissait alors d’engager mes études supérieures dans un cadre stable :
Au Prytanée, outre la pratique des études et du sport, j’ai découvert la tradition : le 2 décembre 1961, sous la pluie, j’étais un voltigeur des armées napoléoniennes sur le Plateau de Pratzen (Austerlitz) en train de « percer le flanc » des armées des Trois Empereurs.
En 1965, je rentre à l’X et j’ai la bonne surprise de voir que Jean-Bernard intègre la même année. Mais nous ne choisissons pas les mêmes sports, ce qui est déterminant pour la formation des compagnies d’élèves.
Pour ma part je choisis l’aviron, et renoue ainsi avec l’activité que j’avais au Club d’aviron de Saint-Cybard, la Seine remplaçant la Charente.
A partir de septembre 1967 je ferai mon service militaire et je terminerai en août 1968: à 23 ans je me serai ainsi imprégné de 7 ans de culture militaire.
En 1968, je rentre à l’Ecole nationale supérieure des Télécommunications à Paris car je suis sorti de l’X dans le corps des ingénieurs des télécommunications. Les études ne m’y passionnent guère mais la Direction générale des télécommunications a formé le projet de développer la coopération avec la Compagnie Bell Canada, grand opérateur de télécommunications (pour mémoire en 1968 nous sommes en matière d’équipement téléphonique en France deux ans avant « le 22 à Asnières » !). Je suis envoyé en mission au département Business Information Systems de Bell Canada pour un an et avec ma jeune épouse Chantal Chasseraud nous partons en mars 1970. Nous arrivons dans un Québec toujours aussi ému par le « Vive le Québec libre » de 1968 (émotion différente selon que l’interlocuteur est anglophone ou francophone) et nous vivons un automne dramatique sous les violences du FLQ. En avril 1971, les patrons de Bell Canada me disent au revoir en reconnaissant la qualité des ingénieurs français.
En 1971 je suis nommé à la Direction des télécommunications d’Aquitaine à Bordeaux.
JBL :
Je rentre donc le 1er octobre 1968, sans Ecole d’Application, le lendemain de la fin de mon année militaire aux Pétroles d’Aquitaine. Choix du hasard qui fera une carrière. En effet, au milieu de ma 2ème année à l’X, je suis amené à supplanter un camarade, qui s’est cassé la jambe en parachute, à un rendez-vous avec René Sautier, le futur fondateur de Sanofi. Deux heures de discussions détendues pour connaître les perspectives que la SNPA peut offrir à deux jeunes polytechniciens. 48 heures plus tard, au courrier, un formulaire vert et blanc, accompagné d’un mot : “Si vous voulez venir chez nous à votre sortie de l’X, signez là où il y a une croix au crayon.“ Et, c’est ainsi parti pour 38 ans et un mois, et je ne passerai donc jamais d’entretien d’embauche.
Les Pétroles d’Aquitaine deviendront ELF puis TOTAL, je suivrai.
Pendant 15 ans, je me forme, à Paris, en production à Lacq, en vendant des technologies au Canada - où je peux enfin apprendre l’anglais – puis en revenant à Paris pour faire des acquisitions aux USA, et après l’une d’elle retourner dans le New Jersey pour 4 ans. Période idéale pour l’expatriation avec des enfants petits, 3 fils, un canadien, un français et un américain.
Retour en 1981, où il se passe des choses en France. Entre autres, une grande restructuration de la chimie française en plein désarroi, victime de ses rivalités internes dans un secteur déjà presque globalisé. Ce sera la création d’Atochem où je prends en 1983, encore jeune, tout un groupe d’activité en turbulence, dont les fameux CFC qui font des trous dans la couche d’Ozone. Expérience unique où la gestion économique s’associe au lobbying international, au contexte social français déjà particulier et à la croissance vers l’Asie qui démarre. Un grand client d’Air France donc et de quelques autres compagnies aériennes. En 1993, je deviens membre du comité Exécutif d’Atochem, membre du Comité de Direction d’ELF, chargé de toutes les activités qui constituent aujourd’hui Arkema et responsable de l’Asie. Toujours l’avion, un coup vers l’ouest, un coup vers l’est, il faut aimer les décalages horaires.
Et, 6 juin 1999, OPA du petit TOTAL sur le grand ELF. Nouvelle expérience, les “road shows“, rencontres des fonds d’investissements, fonds de pensions, etc…pour tenter de les convaincre qu’il serait mieux de faire l’inverse. Au total, 106 rencontres en 50 jours en Europe et aux USA, du vrai théâtre : “çà, c’est peut-être votre question, mais çà c’est ma réponse“, à la 106ème représentation, il faut se pincer pour ne pas rire….Et TOTAL mangea ELF. Une fusion réussie, sans chasse aux sorcières. Dans un premier temps, en plus de mes anciennes activités devenues Atofina, je suis nommé Président d’Hutchinson pour deux ans d’expérience dans le monde des équipementiers automobiles et aéronautiques. Passionnant, mais un beau jour Thierry Desmarest me convoque et m’annonce un nouveau challenge : le 1er janvier 2002, la Pétrochimie mondiale dirigée depuis Bruxelles. Je m’étonne un peu de ce choix pour un domaine que je connais moins, mais il me précise : “c’est surtout pour faire travailler les belges et les français ensemble !“. J’y parviendrai, ajouterai le Thalys aux avions, découvrirait le Moyen-Orient, surtout le Qatar, et me passionnerait pour la Corée en rachetant 50% de la Pétrochimie de Samsung : un 50/50 avec Samsung en Corée, on ne se sent pas tout de suite à égalité. Mais quel exemple d’efficacité.
Comme tous les 25 membres du Comité de Direction de TOTAL après les deux fusions avec FINA puis ELF, je prends ma retraite à 61 ans pour faire de la place aux jeunes. Aucun regret, une carrière passionnante, beaucoup d’amis qui vont le rester sur toute la planète et tout est prêt pour la suite.
AB :
De 1970 à 1985, je suis ingénieur au sein de la Direction générale des télécommunications, devenu depuis France Télécom Orange. J’ai un statut de fonctionnaire et sans être dans la préfectorale je fais en dix ans l’expérience de cinq mutations dans des villes différentes : Montréal, Bordeaux, Paris, Amiens, Paris. Cela saturera le goût familial pour les déménagements !
C’est l’époque où 85 % des français n’ont pas encore le téléphone et les 15% qui l’ont (de l’ordre de 4 millions) attendent la tonalité. C’est donc une période d’investissements massifs et de travail intense sur la qualité de service. Directeur des télécommunications de Picardie (Amiens) de 1978 à 1980 j’inaugurerai des cabines téléphoniques dans les zones urbaines et rurales où je découvre les sites historiques de Crépy en Valois, Crécy, Péronne, Senlis, Noyon, ….
Le seuil des 10 millions d’abonnés est franchi en 1978, et quand je quitte l’administration en 1985 il y en a plus de 20 millions. Le service manuel avec des opératrices est devenu un service spécialisé. Le programme Minitel d’annuaire électronique a commencé et l’internet fonctionne déjà dans les centres de recherche.
Je pars en 1985 car je suis en désaccord avec la remise en cause du plan pluriannuel de développement de la direction générale des télécommunications.
De 1985 à 1995, je rentre à la Compagnie générale des eaux qui veut se diversifier dans le secteur des télécommunications en cours de libéralisation à travers le monde.
Je commence par m’impliquer dans la télévision par câble, ce qui me vaut de revenir à Angoulême, mais je fais très rapidement bifurquer la Compagnie vers le radiotéléphone lorsque l’Etat décide en 1988 d’attribuer une licence d’installation et d’exploitation d’un réseau privé. Je conduis le projet présenté par la Générale des eaux, ce projet est sélectionné et je fonde alors la Société Française du Radiotéléphone « Le téléphone liberté » qui est connu maintenant comme la SFR.
Début des années 90, pour la Générale des eaux commence l’ouverture sur l’Europe et l’Asie et c’est lors d’un voyage Tokyo-Paris que j’aurai la bonne surprise de revoir Jean-Bernard.
De 1995 à 2001, je suis appelé à la présidence de la Business Division Réseaux Mobiles d’Alcatel, ce qui me vaut de passer 50% de mon temps à l’international car c’est le moment de l’explosion du radiotéléphone, d’abord en Europe avec le GSM, puis à travers le monde.
Dans ce domaine des radiocommunications, les technologies avancent alors très vite et la division se doit d’être en permanence à la pointe des nouvelles normes. C’est sans doute ce qui me vaut en 1998 d’être nommé Directeur de la Recherche et de la Technologie pour le Groupe. Je prends ainsi une fonction au contact de la recherche et de l’enseignement supérieur qui, sans l’avoir prémédité, me prépare à mes fonctions actuelles.
JBL :
Le 2 novembre 2006, après 24 h de transition, les activités de retraité commencent. Tant qu’on est actif, on a une carte de visite, à la retraite, c’est quatre !
D’abord, un gros travail de bénévole comme Délégué Général de la Fondation de l’Ecole Polytechnique. J’y étais impliqué depuis plus de 12 ans pendant ma vie active comme Président du Comité International – une fonction de représentation pour 2 ans, qui s’est un peu prolongé – et Jean-Martin Folz, alors Président et qui connaissait la date de ma retraite m’avait demandé de devenir le 3ème Délégué Général d’une institution qui a aujourd’hui 25 ans. Il la quittera peu après et mon nouveau Président sera …Thierry Desmarest.
Et je vais donc bientôt retrouver Alain Bravo sur le plateau de Saclay pour l’énorme chantier de l’Université Paris-Saclay, rapprochant dans un des grands pôles mondiaux d’enseignement supérieur et de recherche, Grandes Ecoles, Universités scientifiques et organismes nationaux de recherche : plus de 50 000 étudiants à terme.
La Fondation, c’est aussi la levée de fonds auprès des anciens pour assurer aux jeunes générations un enseignement de la qualité de celui que nous avons reçu. Pas vraiment dans la mentalité française où quand on lance une campagne pour lever 25 M€ auprès des 20 000 anciens on nous dit en France “vous êtes fous, vous n’y arriverez pas“ et à Londres ou New York : “Pourquoi si peu ?“. Les mentalités sont faites pour bouger, et c’est 35 M€ que nous allons recueillir, même s’il faut relativiser par rapport à Oxford ou Harvard qui mettent deux zéros de plus dans leurs campagnes. Mais c’est avec eux que nous nous battons désormais pour avoir les meilleurs étudiants et les meilleurs professeurs.
Mais, ce n’est pas assez pour occuper une retraite : pour ne pas perdre la main en chimie, je suis gérant d’une start-up dans le domaine de la catalyse, je travaille à la demande avec de grands fonds d’investissements ou des consultants, etc…avec toutefois une privauté : toujours une demi journée de golf en semaine dans l’agenda d’abord et les réunions se bâtissent autour ! C’est le privilège du retraité. Sans oublier les 7 petits-enfants : un par an depuis 2006.
AB :
En 2001, après le rachat de Newbridge par Alcatel et les mouvements qui en résultent au sein de la direction générale, je prends mon indépendance et je crée ma propre structure, la SAS ABHEXIS. Mon idée est simplement de m’appliquer à moi-même la formule anglo-saxonne connue : « Reinvent yourself ».
Je pense que le AB d’ABHEXIS est clair pour tout le monde. Pour ceux qui ont eu la chance comme moi de faire du grec avec le Chanoine Coudreau, HEXIS ou « ëxis » signifie « capacité résultant de l’expérience ».
En 2003-2004 j’ai dirigé l’opération de prospective FutuRIS (RIS = Recherche Innovation Société) pour l’Association nationale de la recherche et de la technologie – ANRT.
En septembre 2004 j’étais donc fin prêt pour prendre la direction générale de Supélec dont j’étais administrateur depuis 2009.
Supélec est une école d’ingénieurs privée de plus de 2.000 élèves et étudiants. Je me plais à dire que c’est un ETI – établissement de taille intermédiaire - de 315 permanents avec un budget de 41 M€. Elle a le double objectif de former les entrepreneurs leaders des années 2040 – 2050 et de donner à chacun sa chance d’aller au bout de ses talents.
Aujourd’hui l’enseignement supérieur et la recherche sont plongés à leur tour dans la mobilité internationale des chercheurs et des étudiants. Il y a un profond processus de transformation en cours en France et avec Jean-Bernard nous nous retrouvons impliqués dans le grand projet de l’Université Paris-Saclay qui vise d’être à 10-15 ans dans le Top 10 mondial.
Je suis pris à 100% par Supélec, je suis également membre de l’Académie des technologies et, dans la continuité de ces deux activités, je suis engagé dans la diffusion de la culture scientifique pour une application raisonnée du principe de précaution.
JBL :
Saint-Paul dans tout çà ? C’est d’abord 7 ans de la 6ème à la Terminale, une grosse étape à un moment clé de l’existence. Avec des professeurs inoubliables par leurs compétences, leur dévouement, leur attachement à tous les élèves.
On ne pouvait pas passer à Saint-Paul sans être ébloui par le rayonnement du Chanoine Coudreau. Son influence a marqué des générations, mais, en même temps, à côté du philosophe et de l’helléniste, on le voyait avec son complice l’abbé Artaud se rendre tous les dimanches aux matches de rugby du SCA. Artaud, justement, l’un de mes 3 profs de maths en 7 ans avec Messieurs Séchet et Barrault. « profs de maths pour couvrir 7 niveaux de classes. Puis l’abbé Decoudun, notre seul professeur de Physique, Chimie et Sciences naturelles de la Seconde à la Terminale. Il valait mieux aimer son prof pour le suivre trois ans, mais eux nous aimaient tant que c’était une joie partagée. Sans oublier, l’abbé Tourvielle, notre préfet “Mulot“ et tous les autres.
Et puis les copains qui se suivaient, partageaient leurs activités, les immuables parties de billes autour des arbres ou le foot avec une vieille balle de tennis sous le préau immuable (il est toujours là).
Une superbe préparation à la vie dont on rêve pour les nouvelles générations. On y a appris la connaissance imposée par les programmes, mais aussi les bases de la culture générale sans oublier une culture religieuse tournée vers le concret. On a appris l’ouverture aux autres, l’écoute, la solidarité. Des mots que l’on entend souvent, mais à Saint-Paul, ce n’était pas que des mots.
50 ans ont passé depuis ma sortie, pour moi, c’était hier tant çà m’a servi. Lorsque Jacques Baudet m’a proposé de venir, je lui ai spontanément proposer le duo avec Alain qui partage mon attachement à Saint-Paul. Deux demi-siècles de parcours différents mais la même joie d’être ici aujourd’hui dans un cadre et une ambiance où nous retrouvons nos marques en quelques minutes.
AB :
L’entrée à Saint Paul est advenue en 1958, pour moi et mes deux frères Jacques et Pierre-Jean qui arrivions de l’Externat Saint Joseph tenu par les Pères Maristes à Toulon, ville de port militaire.
J’y ai découvert trois choses : une région riche par rapport à la Provence, les Charentes ; une culture humaniste et enracinée dans son histoire ; une ouverture à tous les élèves sans nivellement vers le bas ni harcèlement vers l’excellence.
A 15 ans je m’y suis fait d’excellents amis : Philippe Boisdon, Gilles Chaisgneau-Dupuy et Jean-Bernard que je retrouve comme si les années n’étaient pas passées.
Dans nos mémoires mes frères et moi avons gardé les noms du Chanoine Coudreau, de l’Abbé Hérault (notre inoubliable aumônier Scouts et Louveteaux), l’Abbé Decoudun (la pile VonVonder), Monsieur Séchet (mais, Monsieur Bravo, si c’était vrai, ça se saurait !), Monsieur Barrault ( Mademoiselle, veuillez résoudre ce système d’équations et montrez moi bien toutes vos solutions et toutes vos combinaisons.) Monsieur Lahure (Lahure rit).
Deux souvenirs matériels sont restés gravés : les tabliers gris portés par tous les élèves et les parties de pelote basque sous le préau.
Pour un jeune de nos âges il y avait aussi une riche diversité d’activités extra-scolaires : les scouts, les sports, le mouvement JEC, les Petits Chanteurs de l’Houmeau.
Bien au delà de ce contexte scolaire il y a enfin les liens qui se sont tissés pour la vie : avec la famille Boisdon, Bernard qui vient de nous quitter ayant épousé ma sœur Jacqueline ; mon beau-père Jean Chasseraud lui-même ancien élève du Saint Paul d’avant le Chanoine Coudreau et ... un condisciple des années 85-90 Christian Lécurous avec lequel je devisais à chaque séjour à Saint-Palais sur Mer avant de ne découvrir que très récemment l’origine de notre goût commun pour les lettres classiques.
Après ce discours à deux voix, comme convenu avec Jean-Bernard, il m’appartient de conclure pour compte commun.
Je pense qu’il ressort à l’évidence que nos parcours à tous les deux, Saint Paul + (Sainte Geneviève ou Prytanée) + Ecole Polytechnique n’ont pas eu de maillon faible. Cette affirmation est renforcée si j’y ajoute les parcours de mes deux frères.
Notre conviction est donc claire : dans l’éducation des jeunes, tous les maillons comptent et Saint Paul a été pour nous un maillon fort.
Nous avons dit tous les deux que pour nous l’Ecole Saint Paul était porteuse d’une double culture d’humanisme et de mixité sociale . A une époque qui agite en tout sens le concept de mondialisation, beaucoup savent qu’il faut à la fois penser global et garder un fort ancrage local : la recette à inventer est d’être « glolocal ». Ouverte sur le monde Saint Paul doit rester une école de cohésion régionale.
Nous savons tous que depuis plus de 20 ans nous sommes dans une phase de transformations économiques, technologiques, sociales, internationales, … . Au cours des 20 prochaines années c’est sans doute une métamorphose qui sera à réaliser pour faire face aux grands défis de l’humanité. Plus que jamais Saint paul doit transmettre Des valeurs qui donnent la force d’être au service de l’Avenir.
Au final, en notre nom à tous les deux, Merci, Saint Paul.